« Nous allons entrer dans une nouvelle ère du digital »
« Nous allons entrer dans une nouvelle ère du digital »
Le secteur du digital est un des plus innovants et présente de nombreux défis : déploiement de la 5G, enjeux en termes de cybersécurité, cloud public, solutions fintech. Le point avec Gérard Hoffmann, CEO de Proximus Luxembourg, qui regroupe les marques Telindus et Tango.
Comment se porte le secteur du digital au Luxembourg ?
Gérard Hoffmann : C’est un marché toujours en croissance et qui présente de nombreux défis. De notre point de vue, il se porte bien. On note cependant une différence entre le secteur privé et public. Dans le secteur privé, l’industrie et la finance, davantage exposés à une concurrence internationale féroce, se doivent de suivre les dernières tendances. La volonté de faire avancer le secteur est là mais les résultats se font attendre. La digitalisation des procédures concerne tous les citoyens ; il faut donc débloquer davantage de budget. On constate en effet que la productivité d’État est directement corrélée avec l’investissement qui est fait dans l’ICT, tant par le secteur public que directement par le privé. Si le Luxembourg compte énormément d’entreprises IT, il est difficile de fédérer le marché car celui-ci est très fragmenté. Chez Proximus Luxembourg, nous avons recruté plus de 100 personnes en 2019. C’est un secteur très dynamique.
Que va apporter le rapprochement des entreprises Tango et Telindus sous l’ombrelle de Proximus Luxembourg pour la place digitale luxembourgeoise ?
GH : La fusion des deux sociétés n’est que l’aboutissement d’une démarche entamée il y a plusieurs années. Aujourd’hui, les marques sont réunies dans une seule maison. Cela est positif et nous permet de mieux développer de nouveaux produits et d’être plus efficaces. Nous étions deux entreprises complémentaires, l’un active dans le secteur des télécommunications, l’autre dans l’informatique. Cette réunion s’inscrit dans la logique de l’évolution de la technologie qui rapproche de plus en plus les deux métiers. Je dirais qu’il s’agit d’une évolution, pas d’une révolution.
Quelles innovations apportez-vous sur le marché luxembourgeois ?
GH : Nous travaillons actuellement sur plusieurs innovations majeures. Tout d’abord la 5G pour laquelle nous avons été les premiers à réaliser des tests au Luxembourg. Cette nouvelle technologie ouvre un vaste champ de nouvelles opportunités. Elle va permettre une convergence aboutie des activités informatiques et de télécom. Facilitant la connectivité des objets, permettant des échanges de données plus conséquents, elle va permettre d’offrir de nouvelles solutions B2B pour digitaliser davantage le monde de l’entreprise. Nous sommes à présent prêts pour le déploiement dès que le gouvernement attribuera les fréquences et les autorisations d’exploitation d’ici la fin du premier semestre. Ensuite, la cybersécurité, autre domaine en croissance rapide. Avec un niveau de protection des données et de sécurité de l’information parmi les plus élevés en Europe, le marché luxembourgeois est particulièrement exigeant. Le cloud public constitue une troisième innovation. Nous sommes parvenus récemment à devenir le premier partenaire de Google Cloud au Luxembourg. Mais nous travaillons depuis longtemps déjà aussi avec notre fidèle partenaire Microsoft Azure, et nous investissons dans la relation avec AWS… Nous n’avons pas d’approche exclusive et cela démontre que nous n’avons pas peur du cloud public. Nous nous positionnons en tant que partenaire de nos clients, pour les aider à adopter les meilleures solutions, entre cloud privé et public, en travaillant sur la gouvernance, en garantissant la maîtrise de son environnement et la sécurisation de ses actifs numériques.
Demain, les environnements de chacun se déclineront sous de multiples formes et devront s’appuyer sur des plateformes multicloud, comme celle que nous proposons.
2020 sera une année charnière, pleine de changements, de transformations et de remises en question. Nous y sommes bien préparés car nous avons rassemblé toutes nos forces dans un nouveau bâtiment et sous une même société.
Qu’en est-il de votre activité dans le domaine des fintech ?
GH : Nous investissons dans le développement de solutions à haute valeur ajoutée, pour servir le monde financier dans son ensemble, ainsi que de nombreux autres acteurs.
Nous exportons ces solutions dans d’autres pays, notamment en Belgique et aux Pays-Bas. Le gouvernement a créé un environnement propice aux fintech et nous surfons sur cette vague. L’une de nos solutions phare est la plateforme DigitalKYC (Know Your Customer) qui regroupe plusieurs solutions (collecte de données, vérification de l'identité, contrôle anti-blanchiment, diligence renforcée, validation par signature électronique) sur une même plateforme. Nous proposons également des solutions basées sur la blockchain. Il s’agit de projets à la pointe de la technologie qui nous permettent d’offrir des emplois intéressants aux ingénieurs.