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Comment paierons-nous demain ?

Auteur : Telindus
01/12/2022
Digital Trust Solutions

Payer d'un sourire, d'une parole, en touchant, en tapotant. Avec l’essor du paiement mobile et digital, les jours du portefeuille physique semblent comptés. Mais comment réglerons-nous nos achats demain ? Quel est le niveau de maturité du paiement mobile ? Quel rôle la biométrie et l'Internet des Objets sont-ils appelés à jouer ? Allons-nous assister à la fin de l'argent liquide ? Face à ces interrogations, nous avons sélectionné, parmi les nouveaux moyens de paiement, 5 tendances susceptibles de s'affirmer dans les années à venir.

1.   Le paiement mobile et sans contact

Le paiement sans contact n'est pas une nouveauté, mais la crise du Covid-19 marquera sans doute le véritable décollage de ce mode de paiement, que ce soit par carte où à l'aide d'un téléphone mobile. Ainsi, au cours des quatre premiers mois de 2020, les mesures de distanciation sociale mises en place dans les pays nordiques (Danemark, Finlande, Islande, Norvège et Suède) pour combattre la pandémie ont engendré une augmentation sans précédent de 12% des paiements sans contact. Du jamais vu, même pour cette région connue pour utiliser le moins d'argent liquide au monde.

Apple Pay, Android Pay, Samsung Pay,… le paiement sans contact à l'aide d'un smartphone gagne sans cesse du terrain. Comme les cartes bancaires sans contact, les téléphones mobiles utilisent la technologie NFC (Near Field Communication), qui permet l’échange de données sur de très courtes distances, pour communiquer avec les terminaux de paiement. Les consommateurs apprécient de plus en plus de ne pas avoir à saisir leur code PIN au terminal et de pouvoir laisser leur carte bancaire à la maison. Au Pays-Bas, le nombre de clients d'ING qui ont recours au paiement mobile a ainsi presque quadruplé entre 2018 et 2019.

 

2.   Le rôle croissant de la biométrie

La biométrie est déjà utilisée à des fins d'authentification sous la forme d'une empreinte digitale, d'une empreinte vocale ou d'une reconnaissance faciale comme c'est le cas, par exemple, avec Apple Pay. A l'usage, l'authentification biométrique s'avère peu contraignante et rend le paiement plus transparent. En Chine, près de 300 restaurants KFC ont testé le smile-to-pay, une technologie de reconnaissance faciale développée par Ant Financial, la filiale d’Alibaba dédiée aux paiements, et qui consiste à faire comparer par le terminal le visage du client à une photographie liée à un compte de paiement sécurisé. En chine encore, le Groupe Carrefour a déployé, en partenariat avec Tencent via WeChat, le paiement par reconnaissance faciale dans la totalité de ses points de vente locaux, soit 210 hypermarchés.

 

3.   Payer avec un objet … connecté

L'IoT est en plein essor. Et il est désormais possible de payer un achat avec sa montre, son bracelet de fitness ou un bijou comme la K Ring, la bague connectée développée par Mastercard. Les montres connectées et les traqueurs d’activité Garmin Pay et Fitbit Pay sont deux autres concrétisations de solutions IoT permettant de payer partout où il est possible de payer sans contact. Fitbit Pay, par exemple, est supporté dans plus de 20 pays et par plus de 160 banques et établissements de paiement, dont les réseaux Mastercard et Visa.

Des partenariats entre les réseaux de paiement et l'industrie se créent pour intégrer les paiements à l'aide de l'Internet des Objets (IoT). MasterCard, IBM et General Motors se sont ainsi associés pour intégrer la technologie de paiement sécurisée Masterpass à une nouvelle plateforme de mobilité cognitive appelée OnStar Go. Depuis 2017, les propriétaires de véhicules GM aux Etats-Unis peuvent déjà effectuer certains achats, comme faire le plein de carburant ou payer un repas au drive, sans quitter le confort de leur voiture, ni même ouvrir leur portefeuille. Ce service est appelé à s'étendre progressivement à d’autres pays.

 

4.   Le développement du paiement P2P

Les services de paiement peer-to-peer sont des applications - ou des fonctionnalités d'application - qui permettent à un particulier d'envoyer de l'argent à d'autres personnes rapidement et généralement gratuitement, en utilisant un numéro de téléphone, une adresse e-mail ou un nom d'utilisateur. Les plus connus de ces services sont Venmo (PayPal), Cash App (Square) et Zelle aux Etats-Unis. En plus de ses services de paiement pour les achats en ligne, PayPal offre également à ses utilisateurs enregistrés une solution de transfert d'argent P2P. Les portefeuilles numériques Google Pay et Apple Pay Cash offrent également de telles fonctionnalités à leurs utilisateurs. Certains réseaux sociaux, dont Facebook Messenger et Skype, permettent aussi d'effectuer des transferts d’argent entre pairs.

Par ailleurs, le paiement peer-to-peer fait progressivement son chemin dans le secteur de la vente aux consommateurs (B2C). Aux Pays-Bas, par exemple, les détaillants qui veulent intégrer le paiement directement dans leur propre parcours client se voient proposer par ING une solution qui leur permet envoyer à leurs clients une demande de paiement au moment de la livraison.

 

5.   L'argent liquide n'est pas mort !

Demain, les paiement en espèces se feront moins fréquents, c'est une évidence. Dans certains pays scandinaves, les paiements électroniques sont devenus la norme. La Suède, premier pays à introduire les billets de banque en 1661, pourrait bien aussi devenir le premier à se passer de liquide : les 56 milliards de couronnes qui circulent encore dans le pays ne représentent plus que 1,2% du PIB, le plus bas niveau du monde - la moyenne dans la zone euro étant de 10%, et le cash n’y est plus utilisé que dans 6% des transactions.

Mais l'argent liquide ne disparaitra pas complètement pour autant, loin s'en faut. Les régulateurs comme les citoyens sont préoccupés par la disparition éventuelle des espèces. Comment, par exemple, payer un achat en cas de panne généralisée des systèmes ? Que deviendrait un pays privé de tout moyen de paiement si une guerre ou une cyberattaque devait survenir ? Certains considèrent que l’instauration d’une société sans espèces nous soumettrait au monopole de l'industrie bancaire. Lors d'une crise financière, la seule défense du citoyen ordinaire consiste à retirer son argent de la banque: dans une société sans argent liquide, cela serait impossible. D'autres craignent des ponctions arbitraires sur les comptes des citoyens ou davantage de surveillance sous prétexte de lutte contre la fraude ou le terrorisme.

Une société sans argent liquide est-elle souhaitable ? On ne peut que s'interroger quand on apprend que la Suède, pays pourtant le plus avancé en matière de paiement numérique, vient d'adopter, au mois de janvier de cette année, une nouvelle loi visant à obliger les banques à fournir des services en liquide afin de protéger les plus âgés et les défavorisés, et d'être en mesure de faire face à de possibles cyberattaques.

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